"Notre grand-mère a-t-elle froid ?"
Traduction :Ist unserer Großmutter kalt?
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Le pronom "es" est, dans cette tournure idiomatique, simplement élidé.
Ist (es) unserer Großmutter kalt?
Aquaj, c'est en effet cela.
Christian, je trouve que le raisonnement d'Aquaj est sensé. On peut bien sûr apprendre par cœur que c'est ainsi, mais je trouve encore mieux de comprendre comment cela fonctionne. Et en décortiquant la phrase comme il l'a fait, on voit très bien la construction de celle-ci.
Apprendre par cœur et acquérir des automatismes, ce n'est pas vraiment la même chose.
Avant de vivre en Allemagne, j'avais appris beaucoup de phrases quotidiennes par cœur (il n'y a pas mille manières de demander son pain dans une boulangerie !) sans pour autant avoir acquis les automatismes. Il m'a fallu du temps par exemple, et précisément, sans réfléchir, pour répondre "Mir gest's gut" à la question "Wie geht's?". Et curieusement, ce n'est pas ma langue maternelle qui me venait à l'esprit mais l'anglais, ma langue de travail ! Il m'a fallu me "débarrasser" des structures de ces deux langues avant de répondre spontanément. Et je dois dire que mentalement, j'ai souvent construit une phrase "française" à la façon allemande : "à moi il va bien", comme le fait Aquaj.
Je pense qu'il n'y a pas une seule façon d'apprendre une langue étrangère et que cette façon est très personnelle. L'essentiel est que cela "marche". C'est d'ailleurs le seul domaine où je dirais que "la fin justifie les moyens", alors que ce principe est aux antipodes de mes plus profondes convictions.
Berlac, merci pour tous ces exemples qui illustrent en effet bien l'importance de comprendre comment sont construites ces tournures.
Christian, pour la traduction du datif par "pour", on appellerait cela en latin un datif d'intérêt (ou datif éthique). Ce n'est pas un "pour" signifiant "en faveur de" (on aurait d'ailleurs en latin "pro" + ablatif, en allemand "für" + accusatif, en effet), mais un "pour" qui indique simplement que l'action (ou en l'occurrence l'état) exprimée (-é) par le verbe concerne (s'applique à) telle personne.
C'est un peu pareil en français dans des tournures familières telles que "je vais me regarder un bon film" (je vais regarder ce film "pour moi").
Je ne peux qu'approuver Marcus_Abiter et encourager Aquaj de chercher à comprendre d'autant plus que je ne partage pas l'opinion de Christian selon laquelle il n'y aurait pas de "raison particulière".
Sans tomber dans le piège du biais cognitif selon lequel "tout finit par être explicable", il convient de remarquer que les expressions évoquées dans le cadre de cet exercice obéissent à des tendances lourdes de la langue allemande.
Tout d'abord, l'importance des tournures impersonnelles dans cette langue car d'un usage fréquent et plutôt codifié. J'ai consacré un assez long développement à cette question dans le fil de discussion suivant :
https://forum.duolingo.com/comment/11146230
Ensuite, la spécialisation des verbes "sein" et "haben", autant dans leurs usages "Vollverb" que "Hilfsverb". En tant que "Vollverb", "sein" est essentiellement un verbe d'état quand "haben" exprime généralement une possession (d'une chose, d'une caractéristique, ...) : "Ih bin hungrig" mais "Ich habe Hunger". Il est intéressant de remarquer que "haben" peut être utilisé pour effectuer l'opération inverse de "sein", c'est-à-dire pour personnaliser une phrase impersonnelle" : "Sie haben es schwer, etw zu tun*. Nos amis Belges francophones reconnaîtront ici une expression que, nous autres français, appelons improprement "belgicismes" : "Vous avez dur, une fois !".
Enfin, une séparation également nette et signifiante entre le datif et l'accusatif. Il arrive que dans des textes, au demeurant parfaitement grammaticaux, l'auteur utilise un accusatif au lieu d'un datif. Voici un exemple trouvé dans Der Spiegel : "Eine neue, überwiegend nach dem Zweiten Weltkrieg aufgewachsene Politikergeneration führt die drittgrößte Wirtschftsmacht der Welt in einer neuen Haupstadt mit neuer Währung in ein neues, globalisierungsschweres Jahrtausend. Le verbe "führen" est ici utilisé à la fois dans sa version transitive et intransitive. Le groupe sujet (Eine neue...Politikergeneration) se trouve dans un lieu exprimé au datif (in einer neuen Haupstadt) pour conduire l'objet (die drittgrößte Wirtschftsmacht der Welt) naturellement à l'accusatif, vers une destination (in ein neues, globalisierungsschweres Jahrtausend) à l'accusatif pour exprimer le déplacement du présent vers un avenir incertain, alors que l'on aurait pu penser à un simple complément de temps au datif !
Pour ce dernier exemple, je suis curieux de savoir si les Germanophones remarquent d'emblée cette nuance ?
Le datif est un cas allemand qui donne lieu à des déclinaisons de déterminants, adjectifs et noms (tout comme les autres cas, nominatif (sujet), accusatif (~ COD) et génitif (qu'on n'a pas encore vu)) et permet d'exprimer (plus ou moins) le COI. Il peut être introduit par des prépositions avec lesquelles on utilise automatiquement le datif : aus, bei, mit, nach, seit, von, zu (à apprendre par cœur). Exemple : Ich gehe bei meinem Bruder mit meiner Mutter. D'autres prépositions utilisent soit le datif soit l'accusatif (il y a une leçon spéciale dessus).
En gros, voilà le datif mais tu verras tout ça dans les leçons d'après :)
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Merci beaucoup pour toutes vos idées et références c'est exactement ce dont j'avais besoin ! J'en profite aussi pour remercier tout ceux qui laissent des commentaires constructifs ici et qui m'ont énormément aidée à progresser en allemand !
Je suis froide = si tu me touches, tu sentiras ma peau froide. Si tu dis que ta grand-mère est froide ça peut sous-entendre qu'elle est morte... (Ca jette un froid... Ahem.)
J'ai froid = je ressens une sensation de froid. Donc j'ai besoin de mettre un pull ou d'allumer la cheminée ou de boire une boisson chaude pour me réchauffer.
Pareil pour chaud :
Je suis chaud au sens littéral = ma peau est chaude. Attention, l'assiette est chaude, ne la touche pas. Au sens figuré = je suis motivé ! Au sens figuré et au féminin "elle est chaude" = selon le contexte, sera considéré sexiste ou vulgaire...
J'ai chaud = je ressens une sensation de chaud, ma température est élevée, il est possible que je transpire.
Je suis d'accord Christian, mais ce genre de phrases ne manque pas sur DL. Par exemple : Meinem Hund gebe ich kein Bier. Et si c'est possible dans l'enseignement proposé par DL, même si c'est du langage familier, pourquoi le refuser ailleurs ?
En fait, je voulais vérifier si j'avais commis une autre erreur de grammaire.
Ah, c'est une interrogative, c'est vrai ! Il est tard...
„Meinem Hund gebe ich kein Bier“ est une phrase syntaxiquement correcte alors que l’interrogative commençant par le complément ne l’est pas !
Je viens de comprendre. Merci à vous deux ! :)
Dernière question : Pourquoi : "einer Frau gibt er einen Mantel est-elle comptée fausse ?
Je partage le commentaire de Markus-Arbiter.
Le complément datif en première position paraît bizarre car formulé dans une phrase détachée de son contexte. L'ordre choisi surprend le lecteur car il est inhabituel. En fait, le choix syntaxique est dicté par l'enchaînement des idées exprimées dans chaque phrase du discours (récit, conversation, discussion, argumentation, ...). En règle générale, une phrase fait d'abord appel à ce qui a été dit précédemment avant d'exprimer un élément nouveau. Lorsque les enchaînements n'apparaissent pas naturellement, on va être enclin à considérer que le récit est décousu.
Ist das wirklich hundertprozentig gleich?
Im Französischen kann man auch das Verb "geler" verwenden, aber dann ist es der Grossmutter sehr sehr kalt! "Je gèle !" ("Ich friere!") sagt man, wenn man ausdrücken will, dass es wirklich sehr kalt ist (oder wenn man übertreiben will).
Der Ausdruck ist auf jeden Fall stärker als "j'ai froid".
Gibt es im Deutschen diesen Unterschied nicht?